Pour l'instant j'ai dégoté environ 250 diapos ce qui fait déjà pas mal à traiter. Ce que j'ai découvert au scan est assez sympa et dans un assez bon état pour des originaux qui ont 53 ans ... Vous ne m'en voudrez pas de ne pas suivre de chronologie cohérente même si j'ai essayé de regrouper à peu près ...
Il faut se souvenir que cette initiative de traversée revient à Paul Berliet lui-même. En avril 59 il se déplace à Alger pour associer l'Université d'Alger au projet. 2 itinéraires sont alors envisagés, l'un par le Sahara occidental, l'autre via le Ténéré pour joindre le lac Tchad. C'est ce second trajet qui sera choisi pour des raisons d'intérêt scientifique et technique. A ma grande surprise ce n'est qu'à l'été 59 que l'itinéraire définitif est validé, soit seulement 3 ou 4 mois avant le départ, début novembre !
Autre Information, l'entreprise Berliet a entreprit seule et sans subventions cette aventure. En 59, Berliet a déjà 50 ans d'implantation en Afrique et connaît bien le terrain. Outre sa forte présence en Afrique équatoriale et occidentale, une usine est implantée près d'Alger, à Hussein-Day depuis 1908 puis Rouiba en 57 (7 véhicules/jour à l'époque). Berliet détenait déjà une 40aine de concessionnaires, plusieurs bases techniques dans le Sahara, et ce réseau poussait l'entreprise à se développer sans cesse vers le sud au gré des découvertes de pétrole, sans compter les liens politiques entre la France, le Niger et le Tchad, qui avaient amené Berliet à monter des liaisons entre ces pays et les côte occidentales et équatoriales africaines. Une route via le Ténéré permettait donc de relier ces 2 axes en permettant les échanges entre l'Afrique du Nord et l'équatoriale sans faire le tour du continent en bateau ...
Dans le même temps Berliet disposait d'un moteur Diesel multicarburants capable de fonctionner avec toutes les huiles du secteur, notamment avec les pétroles bruts locaux. C'est ce moteur qui allait équiper les fameuses Gazelles : charge utile 8t, 3 ponts moteurs donc 6 roues simples motrices, 150 CV à 2100 rpm, 10 vitesses et direction assistée.
Des tests réalisés auparavant dans le Grand Erg Oriental permirent à Berliet de lancer finalement de façon sécure une escadre de Gazelles autonomes en ravitaillement sur 1500 à 2000 km pendant 20 à 30 jours. Les 9 Gazelles engagées sont rentrées à Alger en janvier 60 après 25 000 km sans le moindre problème technique.
Aller j'arrête le bla bla, voici les 1ères photos.
Mon père, au centre, devant son camion
Comme çà je dirais qu'à l'arrière plan on doit avoir les puits d'Hassi Messaoud. Ce qui nous mettrai environ 800km au sud-est d'Alger.
C'est donc en avril 59 que le PDG, Emile Parfait, et Paul Berliet prescrivent l'étude d'une mission automobile reliant Alger à Fort Lamy par le Ténéré. 6 mois de travail continu. Moi je trouve celà extrèmement court au final ! Je vous passe le temps consacré à l'obtention des diverses autorisations, une vingtaine d'organismes différents sont concernés ... Durant ces 6 mois d'innombrables documents principalement des comtes-rendus de reconnaissances sahariennes, des documents datant pour certains de 30 ans (en 59 donc ...) ont été analysés à Lyon. Documents qu'il a fallu rassembler car disséminés entre Alger, Djanet, Agadès, Fort-Lamy ou encore Dakar. Mais cette documentation, souvent des cartes établies par renseignement, ne suffisant pas, Berliet acquiert la totalité de la couverture photo aérienne de la région à traverser. C'est principalement à partir de l'analyse de ces photos, avant et pendant la mission, que l'expédition a pu s'orienter et éviter les pièges du désert. Un travail de 3 mois au compas solaire photos aériennes en mains.
A quand une mission 203/403 dans le Ténéré ??......
